Le vent peine à gonfler la manche à air. La mer est calme. Un billard, comme disent les voileux. D’ordinaire, il serait impossible de naviguer. Mais un léger sifflement perce les flots. C’est le bruit du foil, cet aileron incurvé placé sous les planches de l’ensemble des sports nautiques de glisse. Sous son impulsion, les planches s’élèvent de près d’un mètre, laissant toujours la même impression : celle de voler au-dessus des vagues.
Depuis une dizaine d’années, les amateurs ont essayé de l’adapter sur tout ce qui flotte. Les planches à voile sont devenues des « windfoils », les kitesurfs des « kitefoils » et les surfs des « surf foils » …

Ce simple suffixe et cette fine lame de carbone ont bousculé le monde de la glisse. À tel point que l’olympisme lui ouvre ses portes. En 2024, cette révolution technologique fera son entrée aux Jeux de Paris dans deux disciplines : le windfoil, qui remplace la planche à voile, et le kitesurf, en foil, pour la première fois aux JO.
Thomas Lombardo, recordman du monde de vitesse en kitefoil, ose la comparaison : « C’est la Formule 1 sur l’eau. » Le meilleur compromis entre la rapidité et la technicité. En août 2024, sur la marina du Roucas-Blanc, le plan d’eau de Marseille retenu pour accueillir les épreuves de voile, les planches voleront. Même si le mistral n’est pas au rendez-vous. Plus visuelles que leurs prédécesseures, les courses à la médaille vont crever l’écran. 

À deux ans de cette échéance, nous sommes allés à la rencontre de celles et ceux dont l’émergence de cette lame de carbone a transformé la pratique, mais aussi la vie. Nous avons interrogé les précurseurs. De l’un de ses inventeurs, Alain Thébault, qui s’était donné pour ambition de faire décoller le voilier d’Eric Tabarly, à Laird Hamilton, l'un des plus grands surfeurs de tous les temps.

Nous nous sommes rendus dans les coulisses de la fabrication des foils et avons accompagné les futurs prétendants au titre olympique. Cela dans un seul but : comprendre comment un simple aileron est en train de révolutionner l’ensemble des sports de glisse sur l’eau.
Nous tenons à remercier l'ensemble des personnes qui ont contribué à la réalisation de ce long format. Merci à l'équipe de France de voile, aux athlètes et aux entreprises qui nous ont ouvert leurs portes.
Merci à tous nos interlocuteurs pour leur temps et leur attention.
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Matthias Beringer
Antoine Cariou
Aymeric Dantreuille
Julien Dubois
Quentin Robardet
Pierre-Loeiz Thomas
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Joel Guy (photos Laird Hamilton)
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Pierre Berge-Cia
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